Couper la parole à quelqu'un : impolitesse ou manque d'assurance

septembre 04, 2016 0 commentaires

Couper la parole à quelqu'un : impolitesse ou manque d'assurance


Parmi les mauvaises habitudes de la communication entre individus, il en existe une particulièrement pénible, agaçante, voire vexante : celle de couper la parole à son interlocuteur. Dans ce type de situation, il est également impossible d'en placer une.

Beaucoup trop de gens ne laissent pas le temps à leur interlocuteur de finir ce qu'ils ont à dire. Au lieu de cela, ils coupent constamment la parole, pensant ainsi compléter leurs phrases ou continuer leur pensée à leur place.

Impolitesse ? Manque d'assurance ? Je dirais un peu des deux. Mais pas que. Les causes sont nombreuses et nous les verrons un peu plus loin dans cet article.

Ce phénomène n'est pas nouveau. Néanmoins, il ne diminue pas avec le temps. Bien au contraire.

En effet, nous vivons dans un monde de plus en plus axé sur l'égocentrisme, le "Moi-Je". Donc rien de bien étonnant que de tout ramener systématiquement à son vécu et d'imposer à tout prix son point de vue.

Cette sale habitude peut survenir dans n'importe quelle discussion et dépend du type de personnes que l'on côtoie. Car fort heureusement, il existe encore des êtres posés qui sont à l'écoute. Jamais ils ne leur viendraient à l'esprit de ne pas laisser finir ce que leur interlocuteur leur racontent.

Si vous ne supportez plus de vous faire couper la parole en permanence et de n’être jamais écouté, cet article est fait pour vous !

Qu'est-ce qui nous pousse à couper la parole de notre interlocuteur ?


J'ai fais ma petite enquête sur le sujet et j'ai noté les causes probables suivantes :

- Un narcissisme débordant : comme le petit enfant, on se prend pour le centre du monde, on se croit supérieur à son interlocuteur avec une propension à tout ramener à soi ;

- Un manque de respect envers l'autre : on ne l'écoute pas et on ne le laisse pas finir ce qu'il a à dire ;

- Un égocentrisme surdimensionné : on est incapable d'écouter l'autre tellement on est persuadé d'avoir la science infuse. L'égocentrique se croit seul détenteur de la bonne parole et ne veut rien entendre de l'autre ;

- Une question d'impatience ou d'enthousiasme : on abrège le développement d'une idée qui pourrait se dire plus vite. C'est d'ailleurs toujours à ce moment là qu'on dit : "Oui bon... viens en au fait !". En bref, on n'a pas la patience d'écouter ou de laisser un raisonnement aller à sa fin ;

- Un problème de mémoire : on a peur de perdre le fil de sa pensée donc on l'énonce très vite pour ne pas l'oublier ;

- La peur de ne pas être écouté, d'être déconsidéré, d'être moins important que l'autre ou de passer inaperçu. On veut faire valoir sa présence ;

- La peur de ne pas être respecté : on s'interpose dans la discussion pour montrer ou rappeler qui est le chef ;

- Une envie de transparence et de faire évoluer le débat (comme dans les débats télévisés) : certains politiciens s'éloignent très rapidement du sujet de départ et il est bon de leur rappeler la question à certains moments. De même, ils ont parfois tendance à prolonger leur explication donc c'est une manière d'y couper court pour faire avancer le débat ;

- Une manière d'abonder dans le sens de son interlocuteur ou au contraire, pour marquer son désaccord;

- Une envie de diriger la conversation et d'avoir raison à tout prix ;

- Un manque d'assurance : on est poussé à vouloir argumenter plus car on n'est pas certain de croire en ce qu'on raconte. Donc on a tendance à penser que la quantité de nos mots comblera le vide de notre argumentation et fera ainsi face à la qualité des arguments de notre interlocuteur ;

- Un état de stress ou de colère : quand on est énervé ou stressé, notre interlocuteur n'a qu'à bien se tenir. Il lui sera très difficile d'en placer une. On veut l'écraser et l'anéantir avec des mots qui blessent ;

Pour mieux comprendre lorsqu'on nous explique quelque chose dans une discussion : on pose une question sur un élément qui manque (plutôt que dire "oui oui " et rien piger à l'histoire) parce que si on attend la fin de la conversation et qu'il nous manque cet élément, on aura peut-être rien compris.

N.B : Cette liste de causes probables est non exhaustive. Il y a certainement d'autres raisons qui font que nous coupons la parole à tout va.

Savoir vivre, savoir être : comment ne plus couper la parole ?


Déjà il faut en prendre conscience. Et nombreux sont ceux qui ne s'en rendent même pas compte !

Avoir conscience qu'on coupe la parole aux autres permet d'y penser à chaque fois que l'on reproduit la situation. Ce rappel à l'ordre aide grandement à se maîtriser et être plus à l'écoute.

De même, reconnaître que l'on coupe la parole, c'est également un signe d'honnêteté et de bonne foi. Notre interlocuteur exaspéré par notre comportement nous pardonnera plus facilement.

Bon évidemment, se débarrasser de cette mauvaise habitude prendra un certain temps. Au début, on aura l'impression de devoir se forcer ou de mordre sur sa chique. Cela s'acquiert par la pratique, comme le foot, la natation, ...

Pourtant, si l'intention est sincère (parce qu'on se rend vraiment compte qu'interrompre ce que l'autre dit peut être pénible pour lui), cela devient plus simple.

Les narcissiques, les égocentriques, les "moi-je" etc... auront un travail sur eux plus dur à réaliser parce qu'il va falloir qu'ils ravalent leur égo et qu'il arrêtent de se considérer comme le centre du monde.

Dans la pratique


Une manière simple souvent utilisée pour couper la parole, notamment lorsqu'on veut changer de sujet, est d'attendre que l'autre ait terminé ce qu'il a à dire et qu'ensuite on lui dise : "Tiens que je te coupe..." et là on enchaîne sur le nouveau sujet.

S'il s'agit de l'autre qui nous coupe la parole, on peut gentiment lui dire de nous laisser finir et qu’on l’écoutera ensuite, avant de poursuivre notre propos. Exemples de phrases type :

"Puis-je finir ce que je suis en train de dire ?" ou "Puis-je finir ma phrase ?"

Avec cette remarque, on conscientise notre interlocuteur à sa mauvaise habitude. L'erreur courante à ne pas commettre est de lui dire : "Mais laisse-moi finir !" C'est assez agressif et envenime la discussion.

Mais parfois notre interlocuteur est tellement barré dans son raisonnement que prononcer cette phrase une seule fois ne suffit pas. De manière calme, il ne faut alors pas hésiter à la prononcer plusieurs fois, comme un disque rayé. Au bout d'un moment, il va lâcher l'affaire.

C'est une méthode que je dois souvent utiliser avec un membre de ma famille. Il est tellement bavard qu'il me coupe sans cesse et ne me laisse jamais en placer une. Et lorsque j'y parviens, je peux à chaque fois m'attendre à ce qu'il m'interrompe à nouveau.

Il est possible aussi qu'on ait affaire à quelqu’un de narcissique qui veut attirer toute l’attention sur lui. Dans ce cas, inutile d’insister car on va parler dans le vide. Mais ce qui est rassurant, c'est de se dire qu'il est incapable d’écouter qui que ce soit...

Enfin, si les méthodes décrites ci-dessus ne fonctionnent pas, pourquoi ne pas tenter de le singer en utilisant ses propres armes ? C'est à dire reproduire ce qu'il nous fait subir !

1/ A la manière douce : par ex, dans le bureau du chef, le collègue qui s'interpose sans cesse pour commenter ce que l'on dit sans qu'il y soit invité.

La méthode consiste à repérer précisément le comportement de l'autre et de faire la même chose. Mais pas directement contre lui.

Pour reprendre notre exemple, on va interrompre alors le collègue en question en posant (par exemple) des questions au chef ou formuler un avis personnel nuancé en s'adressant directement au chef.

Il faut parvenir à ce qu'il soit difficile de détecter que notre attitude est dirigée contre quelqu'un. Tout est une question de finesse !

2/ A la manière bourrin : en interrompant sans cesse notre interlocuteur avec des questions par exemple. Les questions retiennent plus l'attention qu'une simple idée qu'on veut faire passer.

Harcelé de question, l'autre va finir par être agacé d'être interrompu. C'est à ce moment-là qu'on peut lui dire, s'il se plaint, qu'on ne fait que reproduire ce qu'il a l'habitude de faire :

"Je ne fais que reproduire ce que tu me fais subir en me coupant chaque fois la parole. J'espère que tu comprends maintenant comme ce n'est pas drôle pour moi ?"

Bien entendu, je ne suis pas spécialement pour cette dernière méthode. Sauf cas extrêmes.

Conclusion


Il faut toujours laisser l'autre s'exprimer librement et donner son avis nuancé une fois qu'il a fini de parler.

Les gens qui ne coupent pas (plus) la parole ont appris à le faire au cours de leur éducation ou suite à une prise de conscience du respect dû à autrui.

Il est certes plus facile pour les personnes qui fréquentent certains milieux comme ceux des intellectuels, des débats, des associations, de la politique, ... de cultiver cette capacité.

Néanmoins, n'importe qui peut y parvenir avec un peu d'entraînement et il est de notre devoir de le faire remarquer aux autres afin qu'ils en prennent conscience.

Lorsqu'on laisse l'autre parler, sans lui poser de questions et sans le couper, il se confie plus facilement. Et on le comprends mieux. Pensez-y !

Couper la parole à quelqu'un : impolitesse ou manque d'assurance | développement personnel
Epinglez cet article sur Pinterest pour le retrouver facilement !

Si vous avez trouvé cet article sympa, merci de le partager à l'aide des boutons ci-dessous !

0 commentaires:


A lire avant de poster :

- Les commentaires sont modérés afin d'éviter le SPAM
- Pour être informé des éventuelles réponses, cochez la case "M'informer"
- Par convivialité envers ceux qui vous lisent, utilisez la fonction "Nom/URL" en
indiquant votre prénom ou votre pseudo (laissez URL vide si vous n'en avez pas)
- Les commentaires "Anonymes" ne sont désormais plus publiés.

OFFRE EXCEPTIONNELLE :   Devenez naturopathe certifié pour 87 euros au lieu de 595 euros !    En savoir plus