Hyperémotivité : et si c'était une qualité ?

juillet 27, 2016 0 commentaires

Hyperémotivité : et si c'était une qualité ?


Se faire marcher sur les pieds, ne pas savoir dire non, fondre en larmes parce qu'on nous a dit "zut"... c'est la vie des émotives. Et si cette hypersensibilité était une qualité ?

Dire "Je suis émotive", c'est charmant. On n'ose plus vous convoquer, à peine vous réclamer le cendrier que vous venez de piquer.

Sauf que la vie de l'émotive n'a rien d'enviable : feu aux joues, larme facile, sens de la répartie nul, somatisation.

Qui pense à inviter l'émotive dans une rave party ? Elle va s'en aller au bout de deux minutes, assommée de bruit et de foule.

Qui songe à lui confier un poste d'encadrement où il faut tenir les troupes ? Elle pleurerait de concert avec le tire-au-flanc, qui ne sait pas quoi faire pendant ses jours de RTT.

On envie le culot de certaines, le charisme des autres. Pourtant on a tort, si l'on fouille bien, l'hypersensible est riche en qualités : elle ne parle pas pour ne rien dire, ne débarque pas en conquérante dans un service et ne se laisse pas faire à ses dépens.

Hyperémotivité : à fleur de peau, les autres en profitent


L'émotive réagit avec le coeur là où les autres enfilent la panoplie de "Victor-le-Nettoyeur" de chez Nikita. On rentre chez soi en prenant son temps, le conjoint ayant promis de faire les courses. Il arrive la bouche en coeur après 20 heures On encaisse, on sort des surgelés. On lui demande de sortir le linge de la machine, il le pose en boule dans le panier. Motif : on n'avait pas précisé qu'il devait l'étendre. On encaisse, on étend. Et quand il oublie de reboucher le pot de gel, on explose. Parce que la coupe est pleine. Il n'y a pas que ça : on prend mal les messes basses : "Dupont a grossi, faites passer." Au lieu d'ignorer la pique, on rumine.

Alors que faire ? Vous ménagez les autres, qui, eux, s'essuient les pieds sur vos délicatesses. Réagissez au fil des injustices, au lieu d'encaisser et d'exploser in fine. Si vous vous inquiétez pour les autres, quand ils font 500 km en vieille Fiat, cela part d'une bonne intention. Vous pourriez n'avoir jamais remarqué que le moteur émet un bruit inquiétant.

Hyperémotivité : on a la larme facile


Pleurer de rage parce qu'on nous a cabossé une Twingo assurée au tiers, c'est normal. Mais pleurer parce que le conjoint nous caresse la joue, ou parce que le chef nous reproche un retard, c'est limite. Enfin, il suffit que Belle et Sébastien passe à la télé pour qu'on se transforme en fontaine.

Au début, une pleureuse attire la compassion et les mouchoirs. Après, les autres se lassent de jouer les pompiers et, loin de les émouvoir, les larmes aiguisent leurs crocs. "Poule mouillée", "Chiffe molle", les compliments fusent. Et là, on a une bonne raison de pleurer. Mal au coeur, mal au ventre, mains moites, ongles rongés et yeux mouillés, la liste des effets secondaires de l'émotivité agace tout le monde, à commencer par l'émotive elle-même.

Alors que faire ? Pleurer, au lieu de réfléchir ou de s'excuser, telle est la défense de l'émotive. Mais à pleurer souvent, on lasse le moins blasé des publics. À la place, penser à quelque chose de distrayant : un anniversaire à la campagne ou une bronzette sous les Tropiques. Et dire qu'on est émue, c'est plus efficace (et adulte) qu'un Niagara de larmes.

Hyperémotivité : on n'ose pas dire non


La patronne nous a convoquée dans son bureau vendredi à 18 heures pour nous confier le dossier "Traitement des eaux dans la région PACA". Passionnant, sauf qu'on prend l'Eurostar à 20 heures pour un week-end en amoureux à Londres. Mais on n'ose pas le dire et on se retrouve le nez dans le dossier et la gorge serrée, quand le conjoint est déjà sur le quai gare du Nord. Peur de décevoir, de passer pour un lézard ?

C'est ainsi qu'on se retrouve collée, quand les autres sont déjà sur la route du week-end. Le problème, c'est qu'ils s'habituent à ce qu'on soit corvéable à merci. Ceux qui affichent un faciès menaçant, quand le garagiste lambine à réparer leur guimbarde, ceux-là obtiennent toujours gain de cause : en dix minutes, la R12 est sur le pont et le pro a repéré le problème.

Alors que faire ? S'énerver quand un collègue renverse son café sur vos dossiers, c'est légitime. L'autre n'a pas tous les droits. Et on peut au moins exprimer les siens. Énervez-vous. Dans les années 70, on conseillait de frapper un coussin en imaginant que c'est le chef ou le mari. Parlez-vous à haute voix, en anglais, pour distancier le problème. Dites-vous : "Je déteste qu'on me marche sur les pieds !"

Hyperémotivité : on laisse passer des occasions


Et les trains de la chance remplis d'opportunistes qui ont su se faire mousser au bon moment. Pas comme nous, rétrogradée à la photocopieuse pour avoir fixé nos souliers lors des grand-messes de l'entreprise.

Et que dire de Marcello, l'expert-comptable qui nous faisait les yeux doux ? Lui aussi, il nous est passé sous le nez. Pour finir aux pieds de cette fieffée Tina. Qui s'appelle Martine, en vrai. Pas gênée, elle est allée voir le P.D.G. pour lui dire: "Je suis la personne qu'il vous faut au service export." Et elle l'a eu, le salaire à quatre zéros. Pas émotive, elle.

Nous, on est trop discrète pour s'autoriser ce genre d'exhibition. On en est juste à ne pas avoir l'air de mendier des félicitations : "Pas trop mal, Dupont, votre dossier Aménagement du territoire." Ou des déclarations d'amour: "Mais si, je t'aime, là, t'es contente?" Non, pas contente, ridicule.

Alors que faire ? Zappez les parades sociales, si les petits fours et sourires faux vous pèsent. Au lieu de vous gaufrer dans la fosse aux lions et de collectionner les maux de tête et de dos, travaillez dans votre coin. On vous jugera sur vos compétences techniques, votre rigueur et votre rendement. À la longue, ça paie.

Dans le vif du sujet :

L'hyperémotivité, c'est quoi ?


L’hyperémotivité peut se définir comme une particularité d’un individu à ressentir et donc à réagir aux émotions de manière excessive (positive ou négative) par rapport à un événement déclencheur, contrairement à un individu dit "normal".

Quelle est la différence entre l'émotivité et la timidité ?


L'émotif ressent fortement les émotions comme la peur, la tristesse, la joie, la colère et l'amour. Le timide éprouve surtout l'anxiété, la peur du jugement d'autrui et l'embarras. Il rougit, quand l'émotif pleure.

L'hyperémotivité vient-elle de l'enfance ?


Des chercheurs ont montré que dès le début de la vie, certains bébés sont plus émotifs que d'autres. L’hyperémotivité apparaît avec la construction progressive de l’individu. L'hérédité donne une base sur laquelle vont jouer l'éducation et les exemples familiaux. Quand elle ne provient pas directement de l'enfance, l'hyperémotivité peut également faire suite à un événement traumatisant (choc psychologique) ou tout simplement par la modification des hormones durant la grossesse chez la femme enceinte.

Quels sont les symptômes de l'hyperémotivité ?


Le ressenti de ces émotions se traduit par des manifestations d’ordre physique comme :

- des rougeurs
- des pleurs
- de la transpiration ou sueurs froides
- les mains moites
- de la diarrhée.

Les principaux symptômes de l’hyperémotivité se caractérisent par :

- des difficultés à gérer ses émotions
- une peur de l’abandon
- des troubles légers de la personnalité comme des sautes d’humeur ou une certaine irritabilité
- une tendance à la victimisation
- des difficultés relationnelles souvent dues à une timidité excessive

Quels sont les avantages de l'hypersensibilité ?


Cela s'étend aussi aux émotions positives, comme la joie, l'amour, éprouvées avec plus de force. Quand on maîtrise son hypersensibilité, on développe un sens de l'empathie. On sait qui nous ment, qui déprime...

Comment ça se soigne ?


Pour le trac, certains bêtabloquants, pris avant une réunion, calment l'anxiété. Pour les autres émotions, psychanalyse, thérapies cognitives et approches corporelles aident à mieux les gérer.

Les émotions ne sont pas des maladies, mais des réactions utiles pour faire face à des situations. Il faut les contrôler, pas les supprimer !

Conseil de lecture


La force des émotions de François Lelord et Christophe André. Ce livre vous permettra de mieux comprendre à quoi servent nos émotions.

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