Etes-vous trop gentil ? Voici pourquoi...

Apparemment, les personnes trop gentilles ont le coeur sur la main. Pourtant, leur trop plein de générosité nous met souvent mal à l'aise.

Cette attitude cache une quête d'amour et une image de soi négative. Derrière un sourire trop affiché se cache bien souvent une difficulté à être naturel avec les autres.

L'article qui va suivre tentera de répondre au mieux à toutes les questions que vous vous posez au sujet des personnes qui semblent trop gentilles à vos yeux. Ou peut-être, êtes-vous, vous-même, trop gentils et ne savez pas pourquoi.

Voici des réponses :

Pourquoi certaines personnes se considèrent-elles trop gentilles ?

Cela ne signifie pas qu'elles le soient. Certaines personnes disent : "Après tout ce que j'ai fait pour toi !" dans le seul but de vous culpabiliser. C'est une attitude perverse. Leur gentillesse dissimule une volonté de domination. Mais il existe aussi des "très gentils", ceux portés par le don de soi, la charité, la compassion. Leur gentillesse est militante parce qu'ils sont soutenus par des convictions religieuses ou philosophiques.

En quoi la gentillesse peut-elle être anormale ?

Le don de soi, s'il est excessif, masque souvent une quête d'amour liée à une image de soi négative. La personne "trop gentille" se voit dans l'obligation de donner et dans la difficulté de recevoir. Elle a du mal à admettre son agressivité. Par conséquent, elle ne peut pas s'affirmer, dire "non", par peur d'être mauvaise.

Sa culpabilité est latente. Toute son énergie tend à se persuader et à persuader les autres qu'elle est serviable, gentille, aimable. Sa stratégie inconsciente, c'est d'essayer de gagner leur amour. Mais elle est tellement persuadée de ne pas mériter l'amour d'autrui que, tout en le réclamant, elle ne peut ni en jouir ni l'accepter.

Si elle rencontre le mépris ou l'agressivité des autres, elle trouve cela légitime. En même temps, le fait de se sentir confirmée dans une mauvaise image de soi lui interdit de s'affirmer et l'oblige à être plus gentille encore. Un cercle vicieux dont il lui est extrêmement difficile de sortir.

Comment expliquer ce sentiment de culpabilité ?

Il correspond à une carence d'amour maternel. Soit la mère était distante, dans le rejet de l'enfant, soit elle était malheureuse, donc pas assez disponible pour ses enfants. Puisqu'il ne s'est pas senti aimé, l'enfant suppose qu'il n'est pas aimable. Tout enfant croit, en effet, que ses parents ne peuvent pas commettre d'erreurs : c'est donc lui qui est méchant. Il se sent fautif au lieu de se sentir victime.

Plus tard, il construit sa personnalité autour de cette certitude et passe sa vie dans le rachat. Il peut aussi se sentir coupable parce que, enfant, il s'est mis dans la tête d'être le parent de son parent, celui-ci étant malheureux, malade ou déprimé...

Ainsi, en se mettant au service du parent et en le soignant, il s'interdit de vivre, de consommer son enfance insouciante. Il renonce à sa personnalité vraie et reste fixé dans le dévouement.

Au niveau de l'éducation

Trop souvent, les parents disent à leurs enfants : "Tu es gentil" ou "pas gentil", "Sois gentil". Et le terme finit par faire injonction. Or, il ne faut pas élever ses enfants pour qu'ils soient "gentils" mais pour qu'il soient eux-mêmes, c'est-à-dire capables de varier leur attitude selon leur personnalité et les circonstances. La santé, c'est la variété des réponses. La maladie, c'est la réponse unique.

Qu'est-ce que la vraie gentillesse ?

Il ne s'agit pas d'une attitude mais d'un état d'esprit, d'un regard. Un regard où il y a effectivement de la bonté, de l'écoute, de la bienveillance et du respect pour autrui.

La vraie gentillesse suppose trois caractéristiques :

1/ s'aimer soi-même (par opposition au trop gentil qui, ne s'aimant pas, est dans la mendicité de l'amour)
2/ aimer autrui
3/ avoir aussi la capacité de ne pas l'aimer, de pouvoir lui dire non.

Par exemple, comment agit une personne vraiment gentille quand elle a une pomme ?

Le trop gentil se sacrifie systématiquement. Le vrai gentil, lui, dispose d'une variété de comportements. Parfois il la partage, parfois il la mange seul, ou il la donne. Il n'est pas prisonnier d'une réponse unique qui est de toujours donner, de se donner pour se faire aimer.

Pourquoi cette attitude nous agace-t-elle ?

Si on est aimé par quelqu'un de manière inconditionnelle, on a l'impression que son amour ne vaut pas cher. La gentillesse excessive nous donne le sentiment d'être manipulé. On peut aussi s'apercevoir que la gentillesse traduit une demande, pas un don.

En fait, cette attitude provoque souvent le mépris ou la pitié (il est gentil, mais il manque de personnalité) ou l'agacement (il nous infantilise). A la fin, on se sent culpabilisé, endetté. Le fait de poser des limites rassure ; trop de gentillesse insécurise.

3 situations d'excès de gentillesse et leur signification

1/ En acceptant tout, vous êtes persuadé que l'autre va forcément vous aimer

Votre mère a passé sa vie à vous prendre pour son larbin. Quoi que vous fassiez, il faut que vous lâchiez tout pour l'accompagner. Vous avez beau savoir qu'elle est un monstre d'égoïsme, vous y allez. Par pitié croyez-vous, parce qu'elle est seule et âgée. Mais elle considère cela comme un dû.

Vous vous en rendez bien compte que vous êtes trop gentil mais c'est comme un réflexe. Vous êtes persuadé que l'autre va forcément vous aimer et que vous prévenez le mal qu'il pourrait vous faire. Cela ne vous gêne pas que ce soit unilatéral, mais vous attendez tout de même un minimum de reconnaissance.

Signification:

Vous cherchez à donner une excellente image de vous-même. Cette quête constante de l'amour d'autrui correspond sans doute une carence de la chaleur de l'enveloppement maternel. A travers cette demande et cette dépendance, c'est en effet l'amour maternel que vous recherchez.

Parce que vous redoutez l'agressivité d'autrui, vous vous sentez coupable de la sienne et vous la refoulez, alors qu'elle est pourtant naturelle. Vous cherchez le bâton pour vous faire battre. En vous empêchant de vous exprimer de manière saine - ce qui consiste simplement à savoir dire non, à vous affirmer, à poser des limites, les autres vous renvoient, comme dans un jeu de miroirs, cette agressivité que vous vous interdisez d'exprimer mais qui "suinte".

2/ Refuser de rendre un service vous rongerait de culpabilité

Quoi qu'on vous demande, vous dites oui. Les amis, les connaissances, votre famille, vous êtes corvéable à merci. C'est comme ça que vous vous retrouvez à déménager des armoires normandes le week-end chez des gens que vous connaissez à peine ; à prêter de l'argent même si ça ne vous arrange pas ; à faire des kilomètres pour passer trois jours avec votre mère qui s'ennuie.

Vos amis vous le disent assez : vous êtes privilégié ! Parfois vous êtes à deux doigts de dire non. Mais vous êtes aussitôt rongé par la culpabilité et vous acceptez sans condition. C'est comme si vous n'aviez pas le droit de vous faire plaisir. Vous n'assumez pas d'être égoïste, même si vous savez bien qu'il faut l'être un minimum.

En vérité, les autres se débrouillent bien sans vous. Le savoir n'y change rien, il faut que vous payez de votre personne.

Signification :

La culpabilité est liée à une interdiction d'être, d'avoir et de jouir. Vous vous dites "privilégié", vous "payez" de votre personne. Vous croyez que vous ne méritez pas ce que vous avez et ce que vous êtes. Vous en avez honte, comme si vous aviez usurpé une place qui n'était pas la vôtre.

Vous devenez donc incapable d'égoïsme, mais inconsciemment, ça vous arrange : ça correspond chez vous à une demande de pardon ou à une recherche de punition puisque vous cherchez à vous racheter, à expier une faute.

3/ On vous prend pour la bonne personne qui manque de caractère

Les crasses, vous les oubliez instantanément. Vous êtes incapable d'être rancunier, à tel point que cela vous inquiète. Si votre conjoint vous dit une vacherie, vous réagissez sur le moment mais une heure après, vous vous en souvenez à peine.

Pareil avec vos amis. Sur le moment, vous râlez mais vous ne leur en tenez pas rigueur. Vous vous dites que cela fait partie de votre tempérament. Avec vos amis du sexe opposé, en revanche, vous êtes plus rancunier. Les gens vraiment gentils vous fascinent. Ils appartiennent à une race supérieure.

Si vous êtes très indulgent, vous ne savez pas si c'est par gentillesse, connerie pure ou indifférence. On vous prend pour la bonne personne qui manque de caractère. Du coup, vous "jouez" parfois la rancune. Vous vous dites que, cette fois, vous allez vais faire la gueule pendant trois jours pour signifier qu'il ne faut pas que cela se reproduise. Autant dire que vous n'y arrivez pas. En fait, ce qui vous angoisse, c'est de ne pas arriver à vous situer. Etes-vous vraiment gentil ? Trop gentil ? Vous n'en savez rien !

Signification :

Sans doute êtes-vous plutôt dans le déni puisque vous préférez oublier ou même ne pas voir les "crasses" pour vous protéger contre la blessure que les autres vous infligent. Il semblerait que vous soyez la même personne en privé et en public.

Votre conduite, trop homogène, manque de subtilité. Vous avez du mal à intégrer un code conduite qui soit davantage basé sur un rapport de force : vous vous contrôlez trop et n'exprimez pas votre agressivité de manière assez spontanée. Si vous est moins indulgent avec le sexe opposé, c'est que le rapport de séduction comporte plus de risques de "blessures". Mais avec le même sexe, vous vous projetez, vous vous identifiez, révélant ainsi votre manque de distance.

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