Comment arrêter de vouloir tout tout de suite
En observant votre entourage, vous avez certainement dû rencontrer des milliers de fois des personnes qui souffrent de la hantise propre à la réussite immédiate et absolue.
Vous savez ce comportement pressant d'obtenir les choses, vouloir tout tout de suite, avoir l'exigence de plaisir immédiat, bref ne pas savoir attendre.
... Peut-être vous comportez-vous également de cette manière ?
Impatience, quand tu nous tiens...
Avoir de l'enthousiasme, être impatient d'obtenir les choses et de réussir, c'est bien. Sauf lorsque nous commençons à imaginer devoir atteindre ledit objectif de manière miraculeuse et parfaite - voire sans délai, sans obstacle et sans effort.
Cela va sans dire qu'avec de telles idées en tête, nous voyons tous les retards comme étant interminables, toutes les difficultés comme étant insurmontables et tous les efforts comme étant trop ardus.
Et comme de telles idées ne s'arrêtent pas là, nous en venons également à faire preuve d'une faible tolérance à la frustration qui en découle, si bien qu'elles finissent littéralement par saboter nos chances d'atteindre nos objectifs.
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Pourquoi ? Cette attitude déraisonnée nous empêche de passer à l'action et de faire le nécessaire pour parvenir à l'objet de nos aspirations.
D'où le phénomène du "tout tout de suite" provient-il ?
Tout être humain, en principe, passé son 3ème anniversaire, intègre les vertus de la patience. Ceux qui sont dans l’urgence permanente n’ont pas appris à supporter l’absence momentanée de leur mère (absence et manque ne doivent pas exister, alors la mère anticipe et compense tous les désirs de l’enfant...).
Les adultes impatients sont inconsciemment restés au stade de la toute-puissance infantile, quand l’enfant a l’impression que sa pensée est magique et qu’elle peut faire advenir ou disparaître les êtres et les choses.
Derrière ce sentiment d’urgence, il peut y avoir aussi des émotions refoulées qui auraient besoin d’être accueillies et soutenues. Par exemple l'angoisse existentielle, la peur de vieillir...
Vouloir tout tout de suite cache également une pulsion de maîtrise, le besoin d’avoir une emprise sur les choses, le temps et l’environnement. Cette façon de prendre le pouvoir sur les choses permet souvent de camoufler un manque profond d’estime de soi.
Enfin, il faut souligner également que ce sentiment d'urgence peut provenir en tout ou en partie du monde dans lequel nous vivons. Nous avons plus rapidement accès aux choses et beaucoup plus de moyens par rapport à il y a peine 50 ans.
Un perfectionnisme infantile
Derrière cette impatience se cache une intolérance :
- à la durée. Réflexion typique : "C’est pour aujourd’hui ou pour demain ?"
- à l’approximation. Réflexion typique : "C’est oui ou c’est non ?"
- à la médiocrité. Réflexion typique : "Soit tu le fais bien, soit tu ne le fais pas"
Vous croyez devoir obtenir le meilleur en toute chose. Une enfance trop choyée est parfois à l’origine de vos difficultés. Quand les parents satisfont systématiquement les désirs de l’enfant, il grandit dans l’idée que le monde va lui obéir. Le jour où, adulte, il rencontre son premier obstacle, c’est le drame.
Un manque existentiel
Ce comportement pressant d'obtenir les choses peut-être aussi la crainte du manque par un "plus jamais rien". Vous brassez l’air pour vous donner un instant l’illusion d’avoir comblé un manque existentiel. Puisque l’attente laisse place au vide, il faut le remplir, et vite.
Prouver que l’on est le meilleur, par ses possessions, par ses réalisations. Le quotidien, l’ennui, contre lesquels nous apprenons à nous armer de patience, donnent à certains l’impression que l’air se raréfie. Toutes ces sensations qui s’en vont, c’est la vie qui s’en va aussi. Vouloir toujours plus, c’est vouloir plus de vie, comme un antidote à la mort.
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Un phénomène en lien direct avec l'anxiété
Vouloir tout tout de suite est un trouble anxiogène qui n'est pas un mal réservé qu'aux personnes faisant face à des difficultés importantes ou graves. Bien au contraire. Ce phénomène obsessionnel a un lien direct avec l'anxiété et est l'apanage de tout un chacun, de manière occasionnelle ou chronique.
Des exemples ?
Un nouvel emploi, un rétablissement suite à un accident ou à une maladie, la mise sur pied d'une nouvelle entreprise (sans oublier sa rentabilité financière), perdre du poids, les files d'attente, être champion de tennis...
Sous vos allures de battant, vous êtes rapide, efficace, prompt à la décision. Mais cette exigence est aussi source d’angoisse. Tendu vers votre objectif, vous êtes en permanence insatisfait, frustré et tourmenté. De ce fait, une véritable souffrance physique en découle.
Reconnaissez-vous la tendance du "tout tout de suite" en vous ?
A vrai dire, tout le monde est pressé de réussir dans tout et si tel est le cas, ne vous culpabilisez pas. Vous ne feriez que vous ajouter de la souffrance inutile et vous contribueriez à saboter davantage vos chances d'atteindre vos objectifs.
Comment arrêter de vouloir tout tout de suite ?
Commencez plutôt par identifier les pensées déraisonnables que vous entretenez à propos de la réussite. Ensuite réévaluez-les et enfin corrigez votre stratégie cognitive. Cette façon de faire contribuera à diminuer l'anxiété que vous ressentez et augmentera également vos chances d'obtenir ce que vous désirez.
Ayez toujours ceci à l'esprit : quel que soit le succès, le bonheur ou la réussite que vous convoitez, il s'agit bien là d'un processus, d'une évolution, d'une démarche, d'un développement, d'un cheminement... et non d'une fin en soi !
En conclusion
Ne vivez plus dans un rêve éternel où tout est acquis d'avance. Vivez l'instant présent et méditez sur cette belle citation de Harold V. Melchert :
"Vivez votre vie chaque jour comme si vous escaladiez une montagne. Un coup d'oeil occasionnel vers le sommet maintiendra l'objectif à votre esprit, mais plusieurs scènes magnifiques pourront aussi être observées à partir de chaque nouveau point de vue. Montez lentement, posément, jouissant de chaque instant qui passe; et la vue depuis le sommet sera l'apogée ultime de votre voyage."
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Source : psychologies.com "Je veux tout tout de suite" [Consultez l'article en ligne]
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