Problèmes d'argent et de sexualité dans le couple : et si c'était lié ?
N.B: article issu d'une ancienne coupure de presse. Ce n'est donc pas moi qui l'ai rédigé !
Même en amour, les questions d'argent pèsent lourd. Elles révèlent souvent des maux plus profonds et expliquent parfois les difficultés sexuelles. Pour les psys, la chose ne fait aucun doute : les problèmes d'argent et de sexualité sont intimement liés. Et de ce fait, le conte de fées en prend un coup.
Dites-moi comment vous vivez vos histoires d'argent, je vous dirai comment vous vous aimez
Et le romantisme, dans tout ça ? Il faut bien se rendre à l'évidence : les relations au sein d'un couple dépendent, aussi, de "basses" contingences financières. La façon dont un couple aborde le problème de l'argent n'est jamais innocente. Elle peut trahir une volonté de puissance, manifester la peur de l'abandon, révéler un désir de valorisation personnelle, ou une dépendance.
Si ces sentiments - souvent inconscients - deviennent excessifs, ils peuvent véritablement empoisonner la relation. Pourtant, le tabou reste tenace : sur le divan du "psy" ou face au conseiller conjugal, les couples en détresse n'évoquent presque jamais les questions d'argent.
Certes, depuis que les femmes ont investi massivement le marché du travail, les couples sont davantage amenés à en parler. Mais ils s'abandonnent rarement de gaieté de cœur à pareille trivialité : argent et sentiments ne sont-ils pas profondément antagonistes ? Culturellement, l'amour est gratuit et celui qui aborde les questions d'argent dans une relation est immédiatement taxé de mesquinerie.
Toutefois, n'en déplaise aux tourtereaux tout émerveillés par leur passion naissante, on ne vit pas seulement d'amour et d'eau fraîche. Les amoureux sont contraints de "faire avec" l'argent. Car celui-ci n'est pas qu'un "simple" moyen de subsistance : il s'immisce toujours dans l'intimité du couple, parfois de manière insidieuse.
Et, aux premières difficultés financières ou relationnelles, il reprend rapidement le dessus. Lorsque le conflit éclate et que se profile le spectre d'une séparation, il devient très souvent une arme redoutable.
Que faire pour éviter une telle extrémité ?
La seule solution, estiment les thérapeutes, est d'oser parler "gros sous" pour banaliser le sujet, d'entrée de jeu, lorsque tout va bien. Tout en laissant la porte ouverte à d'éventuels aménagements ultérieurs, au gré des rentrées financières du couple et de l'évolution de la relation.
Quoi qu'il en soit, les psys, eux, savent depuis longtemps qu'ils doivent susciter les confidences "financières" des couples en difficulté qui viennent les consulter.
Le rapport des couples à l'argent nous permet de voir comment ils fonctionnent
Il illustre bien leurs relations. La façon dont un ménage gère son budget et se partage les rentrées financières fait découvrir bien d'autres aspects de la relation et révèle souvent bien des (dys)fonctionnements affectifs.
La différence de revenus entre l'homme et la femme est fréquemment la source majeure de tensions. Celui des deux qui a le plus de moyens veut souvent exercer ou renforcer son emprise sur l'autre. Il arrive qu'il achète son (ou sa) partenaire en lui offrant tout ce dont il (elle) peut rêver, en échange d'une disponibilité ou d'une soumission toujours plus grande. Ou, au contraire, qu'il impose des privations à son alter ego pour mieux l'asservir.
Dans les deux cas, l'objectif consiste à maintenir l'autre dans une situation d'infériorité. Ainsi, "payer" ou, du moins, disposer de rentrées financières supérieures à celles du partenaire, c'est "régner".
Un silence prudent
Face à la difficulté d'instaurer un dialogue franc et ouvert sur le sujet, bon nombre de couples gardent le silence : si les questions d'argent aboutissent à des scènes de ménage, mieux vaut se taire. Ce qui bien sûr n'empêche pas les rancœurs de s'accumuler.
Et, un jour ou l'autre, les débats se déroulent sur fond de "violence financière", l'un des partenaires allant jusqu'à menacer l'autre de lui "couper les vivres". La "victime" se surprend même à rêver de vengeance, les dépenses servant de compensation : le mari frustré s'achète une moto flambant neuve, l'épouse dépitée prend un amant. Signes avant-coureurs d'une séparation ou, à tout le moins, d'importantes difficultés sexuelles.
Pour les psys, la chose ne fait aucun doute : les problèmes d'argent et de sexualité sont intimement liés
Pourquoi une telle interdépendance - que l'on peut estimer affligeante - entre le sexe et l'argent ? C'est que l'un et l'autre symbolisent le pouvoir et la puissance. Les difficultés relationnelles au sein du couple, apparemment provoquées par l'argent, cachent souvent des problèmes sexuels. Et inversement, bien sûr.
Ainsi, de manière caricaturale, les femmes qui sont financièrement dépendantes de leur conjoint le savent fort bien : si l'appétit sexuel de monsieur est satisfait, il se montrera souvent plus généreux. Il n'est donc pas rare que le partenaire adapte son comportement en conséquence.
Ce n'est pas tout. Sigmund Freud a dit que l'argent est, aussi, associé aux excréments. Il représente la "production" intime, ce qui sort de soi, est à soi, ce que l'on garde ou ce que l'on donne. Pour certains psys, les expressions "argent sale" ou "blanchir l'argent" auraient été inspirées par ce lien inconscient entre argent et défécation.
Quoi qu'il en soit, le rapport entretenu avec l'argent au sein du couple renvoie chacun des partenaires à son vécu, à son histoire personnelle. Il dépend, évidemment, de la valeur que les deux partenaires lui accordent, ensemble, mais aussi séparément. Celle-ci est souvent induite par le modèle parental, que l'on imite ou contre lequel on réagit parfois de manière extrême, si celui-ci est source de souffrances.
Et, en cas de divergences sur la question (monsieur est plutôt économe et madame flambeuse, ou le cliché inverse), les problèmes ne tardent pas à surgir. La mésentente peut s'installer, aussi, lorsque la chance sourit subitement à l'un des deux partenaires, bénéficiaire d'un héritage ou d'une importante promotion professionnelle. Ou lorsque le ménage essuie, au contraire, un revers de fortune.
On l'a compris : construire un compromis sur leur train de vie respectif et sur la gestion de leurs avoirs s'apparente, pour certains partenaires, à une mission impossible.
Que faire, pour éviter de s'engluer dans de sordides altercations financières ?
L'autonomie est une question primordiale. Il est essentiel que chacun puisse conserver un espace personnel : compte bancaire individuel, activités propres, etc. Et peu importent les différences de revenus entre les conjoints : chacun a droit à sa plage d'autonomie.
L'évolution des rôles sexuels va, d'ailleurs, dans ce sens : aujourd'hui, nombreuses sont les femmes qui travaillent et s'émancipent du joug masculin. Mais ne nous y trompons pas : les stéréotypes ont la vie dure.
Culturellement, l'homme est davantage enclin à la thésaurisation et au souci de pérennité. La femme, elle, voit plus souvent l'argent comme une source de plaisir. Enfin, il y a l'argent de l'après, lorsque l'amour est parti en capilotade et que les seuls liens qui subsistent entre les deux anciens conjoints sont les enfants et les inévitables questions matérielles, sonnantes et trébuchantes, comme le paiement des pensions alimentaires.
Les relations financières entre deux "ex" révèlent souvent bien des choses : Parfois, la générosité cache un sentiment de culpabilité. Elle compense la perte, l'absence, l'indisponibilité. Inversement, le chantage à l'argent peut être une façon, parfois très sordide, de maintenir le lien, de refuser de faire le deuil du couple. L'argent, toujours, du début à la fin.
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