Comment faire la paix avec sa colère

août 19, 2016 0 commentaires

Comment faire la paix avec sa colère


Une contrariété, une contradiction, un contretemps, un contresens et les colériques explosent. Véritables grenades dégoupillées pour leur entourage, les "soupe au lait" oublient leurs griefs sitôt la crise finie... ou voudraient tout effacer. Mais le mal est fait.

Apprendre à maîtriser sa colère est une nécessité pour qui ne souhaite pas se brouiller avec la terre entière.

Si certaines personnes sont incapables d'exprimer leur colère, d'autres ont bien du mal à la contenir. Les uns comme les autres éprouvent de sérieuses difficultés à trouver une position juste par rapport à cette émotion.

La colère fait partie des 6 émotions fondamentales de l'humain telles qu'elles ont été définies par le psychologue Paul Ekman :

- la joie ;
- le dégoût ;
- la surprise ;
- la tristesse ;
- la peur ;
- la colère

Comme les autres, la colère est indispensable à notre équilibre psychique. Nous ne pouvons pas la fuir indéfiniment, mais nous n'avons rien à gagner à la hurler systématiquement à la face du monde.

En fait la colère est un signal d'alarme, un symptôme. Elle nous dit qu'on nous fait du mal, qu'on viole nos droits, que nos besoins et nos désirs ne sont pas satisfaits. Elle nous dit aussi qu'il y a dans notre vie un problème émotionnel non résolu ou que nous investissons trop de nous-mêmes dans une relation.

Tout comme la douleur physique nous fait retirer la main du feu, la douleur de la colère nous aide à préserver l'intégralité de notre personnalité.

Notre colère peut nous pousser à dire non aux définitions que les autres donnent de nous, et dire oui à ce que nous souffle notre moi intérieur.

La colère n'est ni légitime, ni illégitime, elle existe, c'est tout.

Colère d'hommes et colère de femmes


La colère est avant tout un moyen d'expression, qu'elle surgisse entre une employée et son patron, entre une mère et son enfant, entre amants, entre amis...

C'est une émotion relationnelle avec laquelle nous faisons connaissance dès notre plus jeune âge (entre 2 et 4 mois). Elle se manifeste dès que le petit enfant est empêché d'agir comme il le souhaiterait. La colère serait alors un comportement adaptatif permettant de vaincre ce qui empêche d'accéder au but choisi.

Ensuite, les parents se chargent d'apprendre à l'enfant qu'il doit juguler cette violence. Ils le font à coup d'injonctions, d'explications, d'interdictions, de punitions, d'exemples...

C'est ainsi que, selon la nature et la puissance des messages parentaux, nous avons appris à exprimer ou à réprimer ce que nous ressentons. Y compris la colère.

Pendant la petite enfance, garçons et filles sont parfaitement égaux devant la colère. Mais, plus tard, les interdits sociaux viennent s'en mêler. La grosse colère masculine est autorisée, parfois même valorisée. Un homme qui hurle et en vient aux mains pour défendre son point de vue ou obtenir ce qu'il désire fait preuve de virilité. Il s'affirme.

En revanche, une femme qui explose trop souvent heurte certains schémas solidement ancrés et se retrouve vite taxée d'hystérique. Elles sont les nourrices, les consolatrices, les pacificatrices, celles qui stabilisent les bateaux à la dérive. En dérogeant à ces images, elles perdraient donc leur féminité, leur caractère maternel voire leur attirance sexuelle. Même le langage les condamne : ce sont des mégères, des harpies, des castratrices...

Les corps aussi sont en colère


Exprimer cette émotion est cependant nécessaire... de temps en temps. Lorsque nous sommes tenaillés par une frustration, une déception ou une injustice qui nous fait intérieurement bouillir, le même scénario se joue dans l'intimité de notre organisme : l'adrénaline afflue pour modifier l'afflux sanguin, les poumons se gonflent afin de permettre une meilleure oxygénation du corps, les pupilles se dilatent pour améliorer la vision...

Les corps se préparent ainsi à réagir. Si l'on essaie de museler sa colère, ces manifestations physiologiques se retournent contre l'organisme lui-même et finissent par provoquer des troubles psychosomatiques (poussées d'hypertension, migraines, troubles du sommeil,...)

Force est donc d'exprimer ces torrents émotionnels parfois violents, sans que cela vienne perturber encore davantage la relation qui les a provoqués.

La colère nous vient de nos fantômes qui ressurgissent sans demander la permission. Elle n'existe que dans le présent ; elle s'exprime car, en cet instant, il n'y a pas d'au-delà à ce que le sujet coléreux vit à vif.

Cependant, il existe des moyens d'apprendre à exprimer plus clairement ce que la colère véhicule, sans pour autant se laisser engluer dans une agressivité qui entretiendrait le cercle vicieux de la surdité relationnelle.

Identifier sa colère, l'écouter, l'exprimer


Divers courants de la psychothérapie et du développement personnel ont offert leurs solutions.

Par exemple :

1/ Paul Wilson, auteur du "Grand livre du calme", préconise de simuler le calme pour qu'il finisse par apparaître

2/ Les tenants de la dynamique émotionnelle d'Etienne Jalenques proposent de repérer les dysfonctionnements relationnels et de les rétablir par la parole.

3/ Le psychologue américain Marshall Rosenberg a mis au point une méthode qui relève de la communication non-violente.

Au centre de cette démarche, une idée simple : la colère et les conflits résultent d'une incompréhension mutuelle, laquelle se fonde sur les jugements que nous portons les uns sur les autres.

Or, ces jugements ne sont que l'expression de nos besoins non satisfaits. Par exemple lorsqu'on se met en colère chaque fois que l'on se sent en position d'infériorité, on refuse ainsi de prendre notre vraie place dans une relation.

La technique vise donc à nous réapprendre comment identifier ces besoins, comment les exprimer clairement et accepter d'entendre ceux des autres.

Les entreprises s'engagent contre les explosions de colère !


Ceux que leur profession place en position de relation avec de la clientèle sont de plus en plus souvent invités, voire contraints, à suivre une formation ou un stage destiné à leur apprendre à gérer leur agressivité... et celle des autres !

C'est le cas d'entreprises aussi diverses que EDF, le Club Med ou IBM. Tout le personnel en relation avec la clientèle (agences de réservation, personnel au sol des aéroports, réservations téléphoniques,...) suit ces stages. Qu'il s'agisse de supporter les récriminations des clients, ou de répondre à celle des mauvais payeurs face à leur facture d'électricité, la problématique est finalement la même.

Le personnel peut être amené à être formé de façon à éviter le piège n°1 qui consisterait à dire : "Nous n'y sommes pour rien !". Ils apprennent à se positionner comme des personnes qui vont aider leurs clients dans leurs démarches de réclamation.

Une technique consiste par exemple à laisser le client exprimer sa colère. Pendant ce temps, l'employé doit rester en situation d'écoute et de compréhension. C'est le meilleur moyen de faire tomber le niveau d'agressivité du client. Ensuite l'employé personnalise le contact.

En restant l'interlocuteur du client, même dans le cadre de son mécontentement, l'employé désamorce l'agressivité et évite l'éclatement du conflit.

Les employés apprennent alors ainsi à faire de la colère et de l'agressivité un outil de communication, au lieu de les subir comme un fatal malentendu. Certains d'entre eux demandent même à y participer à titre personnel !

3 étapes pour faire la paix avec sa colère


Même si chaque technique possède ses spécificités, beaucoup se rejoignent autour de 3 étapes communes :

1/ Tout d'abord il faut mettre une distance entre l'émotion et son expression. Sur le coup, on risque de se montrer injuste, violent, agressif, blessant... Il est beaucoup plus efficace d'attendre un peu pour exprimer calmement son mécontentement.

Toutes les méthodes sont bonnes pour s'obliger à cette pause salutaire : tourner sa langue 7 fois dans sa bouche, aller hurler seul dans la pièce d'à côté...

2/ Ensuite, il faut faire connaissance avec sa colère. Elle est porteuse de messages. Posez-vous des questions telles que :

- Quand surgit-elle ?
- Qu'est-ce qui la déclenche ?
- Que fait-elle raisonner en nous ?
- Quels sont les vrais reproches que l'on peut faire à l'autre ?
- Que peut-on changer dans notre attitude ?
- Peut-on utiliser d'autres modes relationnels comme la plaisanterie ?

Les colères qui nous en apprennent le plus sur nous-mêmes sont celles qui se répètent, qui se rejouent dans des conditions semblables.

3/ Enfin, lorsqu'on se sent prêt à parler sans exploser, il faut veiller à la façon dont on exprime ses griefs. Une technique qui a fait ses preuves consiste à parler le plus possible à la première personne, exprimer ce que l'on ressent, demander ce que l'on désire... On évite ainsi de parler "sur" l'autre et d'émettre des jugements qu'il peut recevoir comme des reproches.

Bien souvent, le coléreux n'aime pas cette violence et voudrait la faire taire sans y parvenir. Avec de la méthode, un stage ou une formation, il pourra savoir la comprendre et la traduire pour qu'elle lui rende service au lieu de lui pourrir la vie. La colère deviendrait-elle ainsi un véritable outil relationnel ?

Pour terminer cet article, je vous propose :

Quelques petits trucs pour retrouver rapidement son calme


1/ Massez vos poignets

Nous avons, au centre du poignet, à 2 largeurs de pouces environ, en-dessous du bas de la paume de la main, un point énergétique qui régule l'état de la tension nerveuse.

Lorsqu'on le stimule, on accélère le retour au calme. Pour cela, massez-le avec l'index en effectuant de petites rotations, d'abord dans le sens des aiguilles d'une montre, puis dans le sens inverse (30 sec dans chaque sens).

2/ Visualisez

Trouvez un coin tranquille, asseyez-vous quelques minutes et fermez les yeux. Respirez profondément et imaginez un lieu apaisant : un coin de campagne, une plage déserte, un plateau de haute montagne... Essayez d'entendre les bruits de la nature et de sentir les odeurs. En focalisant ainsi votre esprit sur ces images, vous pouvez vous détacher un peu de l'émotion qui était en train de vous envahir.

3/ Respirez

On ne le répétera jamais assez mais c'est l'arme la plus efficace contre les montées de colère. Inspirez à fond en gonflant votre abdomen, puis vos poumons, gardez l'air pendant 3 secondes, puis expirez à fond en vidant d'abord vos poumons, puis votre abdomen.

Gardez vos poumons vides pendant 3 secondes avant de recommencer. Deux à trois inspirations suffisent à calmer les battements cardiaques et à apaiser le déferlement des pensées. Vous pouvez alors aborder la situation avec un peu plus de lucidité.

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