4 façons de réagir quand on reçoit des compliments
Nous avons vu dans l'article précédent que les compliments ne nous font pas forcément toujours plaisir parce qu'ils s'adressent directement à l'image bonne ou mauvaise que l'on a de soi.
Dans cet article, nous allons prendre connaissance de 4 façons dont les individus réagissent généralement face aux compliments. Pour ce faire, je vais prendre 4 situations bien précises et ensuite pour chacune d'entre elles, donner l'avis du psychanalyste Moussa Nabati (issu d'une ancienne coupure de presse)
4 façons de réagir quand on reçoit des compliments
❶ Les compliments sont votre carburant
Les compliments, vous en avez besoin, ils changent tout dans votre vie. D'une certaine manière, vous en êtes très dépendant, votre visage s'illumine quand quelqu'un vous en fait.
Certains provoquent un changement positif de votre état d'esprit ou de votre humeur, d'autres font même évoluer l'image que vous avez de vous. Rassuré sur les intentions de la personne qui s'adresse à vous, vous vous sentez plus libre dans votre relation avec elle.
Devant cette marque de respect, vous vous sentez à la hauteur et plus important. Lorsqu'un compliment vous surprend, vous essayez de voir s'il ne pourrait pas vous éclairer sur un aspect de votre personnalité que vous ne connaîtriez pas bien ou que vous ne mettriez pas assez en valeur.
Vous en avez toujours reçu de vos parents depuis votre enfance. De ce fait, lorsque vous en faites à votre tour, c'est souvent pour entrer en contact. Il vous semble alors qu'ils aideront l'autre à vous situer.
L'avis du psy:
Cette boulimie de bonnes paroles traduit la peur de ne pas être aimé, d'abord par l'enfance, dont l'attitude excessive des parents camoufle et révèle à la fois une agressivité interdite. Les compliments font la pluie et le beau temps dans votre vie, ce qui traduit votre difficulté à exister en dehors du regard de l'autre. Mais ils ne lèvent jamais vos doutes et votre peur d'être laissé pour compte. Votre attitude révèle vos manques, votre refus d'être par et pour vous-même.
❷ Vous vous méfiez des compliments
D'abord les compliments vous inspirent une méfiance et une hostilité immédiate, en particulier quand ils viennent d'un homme parce qu'ils sont pour vous signe de manipulation et d'intrusion. Vous les recevez comme un jugement, un avis qu'on vous donne et que vous n'auriez pas sollicité.
Votre réaction est toujours de vous dire: "Mais de quel droit ? Qu'est-ce que cette personne attend donc de moi ?". Ensuite vous essayez de dédramatiser et de savoir si ce compliment a été fait dans un but acceptable. Cela vous évite d'éprouver une rancune injustifiée envers celui ou celle qui l'a émis.
Vous n'admettez la sincérité et la gratuité des compliments que lorsqu'ils sont faits par quelqu'un que vous aimez. Quand vous étiez enfant, vos parents ne vous en ont jamais faits et paradoxalement, cela vous manque encore aujourd'hui. Quant à vous, vous en faites rarement, excepté à vos enfants. Avec les adultes, le compliment n'est pas une parole facile, même quand il vous vient spontanément à l'esprit.
L'avis du psy:
Vous êtes avide de compliments, même si vous n'y croyez pas. Vous voudriez être sûr de leur authenticité qui est indémontrable, car comment exprimer de l'amour à quelqu'un qui en a peur ? Cette attente cache un fort besoin de valorisation narcissique. Le compliment a pour vous un sens sexuel (ce serait le prélude à un passage à l'acte), il réactive votre méfiance envers les hommes. En le refusant, vous vous protégez de sa propre ambivalence, faite d'attirance et de peur des hommes. Ce mode boulimique/anorexique (désir/privation) vous coupe de son désir qui, vécu comme un volcan, risquerait de vous envahir.
❸ Vous trouvez que les compliments sont naturels
Les compliments qu'on vous fait vous inspirent une seule réponse: "Merci". Vous les trouvez simplement nécessaires à la vie sociale et professionnelle au même titre qu'une formule de politesse. Ni trop menaçants ni trop pesants, sans pourtant être vides de sens ou hypocrites, ils vous semblent exprimer une vraie volonté de vous reconnaître dans vos qualités, dans ce que vous avez de bien.
Simples marques de sollicitude et de bienveillance, ils ne changent pas la perception que vous avez de vous. Mais vous faites la distinction entre compliment et flatterie, sans en tenir rigueur à celui qui vous flatte. Vous ne cherchez pas à analyser, vous vous en fichez un peu et vous ne vous sentez pas obligé de renvoyer la balle.
Enfant, on vous a fait beaucoup de compliments pour ce que vous saviez faire: chanter, dessiner, ... C'était facile de reconnaître leur légitimité. D'ailleurs, vous aussi, vous faites des compliments comme vous les recevez: ils coulent de source, naturellement.
L'avis du psy:
Vous adoptez face aux compliments une attitude saine. Vous semblez vous accepter tel que vous êtes. Ni torture ni drame, les compliments ne font écho à aucune carence affective chez vous qui, enfant, avez dû vous sentir aimé correctement. En vous cohabitent des sentiments complémentaires, des choses légères et des difficultés, sans pour autant la déstabiliser. Ni manipulé ni manipulateur, vous adoptez la bonne distance dans votre gestion du compliment.
❹ Les compliments vous engagent trop
Vous êtes incapables de recevoir les compliments avec simplicité. Dès que votre père vous en faisait un, il le compensait par une critique. Selon lui, c'était pour ne pas vous "pourrir". Les compliments sont donc resté pour vous le prélude d'une critique virulente. Du coup, ils vous encombrent en vous installant dans une relation d'obligation vis à vis de leur auteur: celle d'être conforme à sa parole, à la hauteur de son jugement.
En vous engageant à l'action, ils vous déstabilisent. Fixé dans l'image que l'autre a de vous, vous ne cherchez plus qu'à le détromper et le décevoir afin de vous sentir libre vis à vis de lui, de ce que vous imaginez être son attente. Une fois que vous l'avez déçu, vous avez l'impression d'avoir rempli votre mission et vous pouvez à nouveau faire des choses bien.
Il ne saura pas à quoi s'attendre avec vous , vous mettra un peu "hors jeu", et cette position à l'écart vous est confortable. Cela dit, vous devenez plus simple, moins égocentrique, et vous accordez moins d'importance à ces paroles. Vous les oubliez même souvent.
L'avis du psy:
Comme dans votre enfance, les compliments sont pour vous une menace et une agression. Chaque fois qu'on vous en fait un, vous vous attendez au pire. Vous vous sentez blessé car vous ne savez pas discerner le bon compliment du mauvais. Vous en souffrez au lieu d'en jouir, cherchez à démentir l'auteur du compliment au lieu de le remercier. Une relation sadomasochiste s'instaure. Le compliment n'est pas entendu (malentendu), il devient source d'interprétations multiples de plus en plus éloignées de la réalité.
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