Savoir lâcher-prise pour mieux vivre l'instant présent
Beaucoup de personnes s'interrogent sur la notion de "lâcher-prise". Ils pensent que lâcher-prise veut dire abandonner ce qui nous préoccupe voire faire l'autruche. Or il ne s'agit pas de baisser les bras, mais d'apprendre à les garder grands ouverts pour recevoir ce qui nous est donné par la vie. Une formidable arme anti-déprime !
La vie nous fait parfois des cadeaux déguisés sous des apparences trompeuses. Si nous manquons de vigilance, nous les laissons passer : un événement traumatique peut servir de révélateur à des potentialités inexploitées.
Les événements de la vie sont des langages. Accepter de les entendre, c'est apprendre à relire sa vie, à la voir sous un autre jour. C'est vrai, nous gardons le plus souvent le nez collé sur nos bobos, petits ou gros. Nous ressassons nos ressentiments et nos peurs, nous triturons à loisir nos angoisses et nos désillusions, et nous laissons passer les cadeaux que la vie nous offre. Tout cela parce que nous restons attachés au passé pour mieux projeter l'avenir.
Coincés éternellement entre un "hier" décevant et un "demain" idéalisé, nous oublions de regarder ce qui se passe ici et maintenant. Les philosophies orientales proposent une solution à ce problème: le lâcher-prise.
Nous sommes englués dans notre train-train quotidien. Nous vivons dans un rêve éveillé permanent, un pied dans le souvenir du passé, l'autre dans la projection du futur. Notre conscience est polluée et engorgée d'images et de paroles qui submergent notre façon de voir. Nous devons apprendre à lâcher prise par rapport à ce chaos intérieur pour ne plus être le jouet de ce qui nous habite. Le lâcher-prise, c'est l'abandon de ce que nous croyons être.
L'entraînement des sportifs
Ce précieux lâcher-prise n'est pas réservé à des moines retirés loin du monde dans la fraîcheur silencieuse des monastères. C'est le résultat d'une discipline intérieure simple que nous pouvons intégrer à notre vie d'Occidentaux pressés et stressés.
Témoins, les grands sportifs. Lors de la finale dames des internationaux de France de tennis au stade Roland-Garros, la championne Jennifer Capriati expliquait ainsi sa victoire : "Quand j'ai vu que j'étais menée, je me suis concentrée sur l'instant présent. J'ai joué une balle après l'autre, sans penser aux points que j'avais ratés ni à la victoire. J'ai réussi ainsi à remonter et à gagner."
Si elle était restée tiraillée entre l'inquiétude, face au score, et l'angoisse de perdre, elle n'aurait pas réussi. On est plus efficace dans ce qu'on fait, à l'instant présent, si on arrête de gaspiller son énergie dans un éparpillement temporel inutile. Cela suppose d'instaurer une nouvelle relation avec les autres.
Dans le livre "Lâcher prise", Rosette Poletti et Barbara Dobbs expliquent: "Lâcher-prise, ce n'est pas materner les autres, c'est leur permettre d'affronter la réalité. Ce n'est pas prendre soin des autres, mais se sentir concerné par eux. Ce n'est pas vouloir changer autrui, mais lui donner le meilleur de soi. Ce n'est pas être passif, mais tirer les leçons des événements. Ce n'est pas assister, mais encourager. Ce n'est pas sermonner, mais tenter de déceler ses propres faiblesses et de s'en défaire. Lâcher-prise, c'est craindre moins et aimer plus !"
L'anti-déprime à portée de main
Le lâcher-prise est aussi un formidable "anti-déprime". Pour lâcher-prise, il faut avant tout accepter ce qui est. Lorsqu'il pleut, nous ne pouvons modifier cette réalité. Le temps est ce qu'il est ! Il ne sert à rien de se lamenter. Or, c'est ce que nous faisons souvent.
Nous voudrions que le passé et le présent soient autres ; nous aimerions que ce qui a eu lieu ne se soit pas produit ; nous refaisons le monde à coups de "si"; nous comparons ce qui "aurait pu être" à "ce qui aurait dû se produire".
Nous perdons une énergie précieuse qui nous serait plus utile pour agir à l'instant présent afin que le futur nous sourie davantage.
Nous nous enfonçons dans la déprime à force de nous concentrer sur des éléments de notre vie pour lesquels nous sommes totalement impuissants.
Imaginez l'histoire suivante :
Votre conjoint vous informe, du jour au lendemain, qu'il part vivre avec quelqu'un d'autre. Votre monde s'écroule et vous êtes en vrac. Vous téléphonez immédiatement à votre meilleure amie, et cette dernière vous dit de but en blanc: "Remercie-le, c'est ce qui pouvait t'arriver de mieux.", vous êtes choquée par sa réaction.
En effet, vous avez toujours cru que votre meilleure amie aimait bien votre conjoint. Du coup, vous avez l'impression que, pendant plus de dix ans, votre meilleure amie vous a menti. Vous lui avez parlé de votre colère et elle vous a expliqué que vous vous trompiez. Elle aimait bien votre conjoint mais elle vous avait vue vous renfermer dans votre couple, raboter vos désirs et vos envies, vous rétrécir.
Tant que vous en avez été heureuse, elle ne vous avait rien dit. Mais à l'annonce de votre divorce, elle n'a pas pu se retenir. Votre colère s'est dissipée, mais vous n'avez pas compris. Vous avez plongé très bas, très vite. Vous avez souffert énormément. Vous avez entamé une psychothérapie pour vous aider à passer ce cap et, peu à peu, tout s'est éclairé: effectivement, vous aviez renoncé à une part importante de vous-même, et votre conjoint n'y était pour rien.
C'est vous et vous seule qui vous êtes rogné les ailes. Vous avez senti votre souffrance s'alléger. Depuis, vous avez rencontré un homme avec qui vous avez construit un autre couple, sur des bases plus saines. Et vous vous sentez infiniment plus épanouie.
Que peut-on conclure de cette histoire ?
Il suffit pour changer cela de modifier le regard que nous portons sur notre vie. Une tâche efficace, mais pas facile ! Les Orientaux ont élaboré nombre de techniques qui aident à se recentrer sur le présent pour sortir de l'envahissement permanent de notre mental. Le yoga, la méditation zen, les exercices énergétiques chinois...
Il n'est pas nécessaire de devenir bouddhiste pour les pratiquer. Ce sont des techniques à la portée de tous. Il n'est pas besoin d'adhérer à une quelconque idéologie, religion ou philosophie pour faire sienne une de ces disciplines du mental et du corps et en ressentir les effets.
En Occident, on a développé une société basée sur le mouvement: la course, la pensée logique, l'intelligence, la performance. Cela nous a permis de progresser mais nous sommes pris au piège de ce développement. Nous avons besoin de systèmes de contrôle pour juguler les excès de cette machine qui s'est emballée. Le lâcher-prise, ce n'est pas une fuite, mais un repos et un ressourcement !
Comme de la boue au fond d'un verre
Lorsqu'on a l'âme occidentale, on peut aussi avoir recours à des pratiques plus proches de nos origines, voire se fabriquer soi-même son programme. L'essentiel réside dans la façon de faire les choses.
Prenez la marche : si vous marchez dans la forêt en ressassant vos problèmes, vous ne verrez pas les arbres, vous n'entendrez pas les oiseaux, vous ne profiterez pas du repos psychique que l'endroit peut vous apporter.
Si vous vous appliquez à respirer, à vous concentrer sur votre souffle et sur votre pas, peu à peu vos pensées se calmeront et vous verrez la situation d'un autre oeil.
Les Orientaux emploient souvent l'image d'un verre rempli d'eau boueuse : si on pose le verre, la boue finit par se déposer au fond et l'eau redevient claire. Pour notre mental, c'est pareil ! Une autre image: la respiration. Plusieurs fois par minute, nous sommes obligés de respirer pour survivre. A chaque inspiration, nous emplissons nos poumons d'air neuf. Puis nous sommes obligés de les vider, de lâcher cet air que nous venons de recevoir pour pouvoir inspirer à nouveau.
Imaginez ce qui se passerait si nous voulions à tout prix garder l'air en nous : nous mourrions étouffés, incapables de recevoir une goutte d'oxygène frais. C'est pourtant ce que nous faisons la plupart du temps en restant accrochés aux événements du passé.
Lâcher prise, c'est accepter le passé comme il est, prendre en compte les leçons qu'on peut en tirer, puis le laisser s'en aller, comme l'air que l'on a respiré !
Résumons: pour recevoir les cadeaux que nous fait la vie, il faut lâcher prise, nous débarrasser de notre attachement au passé et de nos projections sur l'avenir. Et pour lâcher prise, il faut respirer la vie à pleins poumons ! Tout cela n'a pas l'air si compliqué...
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